Directeur de la communication – Organisme privée pour la préservation de la mémoire des combattants – Ex-relation professionnelle - Entretien téléphonique réalisé le 17 janvier 2023
1. J’ai travaillé dans l’industrie, entre la Chine et la Grande Bretagne, à des postes de directeur de la communication. A 45 ans, j’ai décidé de faire un break, j’ai fait un tour d’Europe et passé les concours de la haute fonction publique. J’ai travaillé comme contractuel pour Voies Navigables de France, puis en Mairie en tant que Directeur Marketing et Communication dans une ville du 93. Contacté par un chercheur de tête pour un organisme qui gère des monuments aux morts du Commonwealth. sur le périmètre France, Espagne, Portugal, Suisse : travail avec les écoles, des cérémonie pour entretenir la mémoire, valorisation du travail de mémoire sur les territoires. Je suis rattaché à la couronne britannique et mon N+ 4 est le roi d’Angleterre
2. Par son expertise, un coach contribue directement à l’amélioration du bien-être au travail des individus mais également vient en aide aux managers pour les aider à monter en compétences sur leurs actions envers leurs équipes. Pour ma, j’ai eu à travailler avec trois coachs au cours de ma parcours professionnel, dont une fois sur un aspect plus personnel, dans le cadre d’un risque de burn out dans une société que j’ai quittée après une très mauvaise expérience. Un coach est une personne qui écoute avant tout. Ensuite, je pense que c’est aussi quelqu’un qui doit guider, qui doit permettre de dégager des outils, des pratiques, des nouveaux modes de fonctionnement, par des suggestions ou des idées qu’il peut amener. Le but est de permettre à la personne coachée de reprendre sa vie en main, de prendre de la distance avec la réalité qu’elle vit et qui la fait être en souffrance. C’est prendre de la distance. J’ai eu personnellement à faire avec beaucoup d’outils (DISC, MPDI, jeu de rôle, la courbe de deuil, exercice d’écriture, etc.). Ce sont aussi des pratiques que j’ai eu l’occasion de me réapproprier dans ma carrière, comme l’analyse transactionnelle ou encore une approche plus psychologique des problématiques.
3. Je pense que la pratique de la communication et du coaching sont très proches en ce qui concerne l’écoute. L’écoute est au cœur de ces deux activités. Pour ma part, j’ai tendance à dire qu’un communicant doit être comme un arbre : ses racines doivent être profondes mais ses branches l’amènent à s’étendre tout autour de lui. Cela signifie qu’il est essentiel pour le communicant de ne pas rester que sur la stratégie (ses racines) mais aussi d’être sur le terrain (ses branches). Cela veut dire aller retrouver les équipes opérationnelles, en toute humilité, en dépit de postes élevés que l’on peut occuper. C’est très important, ce contact avec les opérationnels. Un communicant doit être inséré dans son écosystème avec ses clients, ses partenaires. Le vrai point commun entre communicant et coach c’est le contact avec la réalité, avec le terrain. Celle du client, qu’il soit interne pour le communicant ou toute personne pour le coach. Je pense que c’est aussi l’empathie, c’est un élément de base pour le communicant, sans lequel on ne peut pas faire correctement son métier, au service de ses clients pour l’atteinte de leurs objectifs auprès de leurs cibles, car on ne saura pas s’approprier leurs messages et les faire passer. Je pense que cette qualité est aussi essentielle pour les coachs.
Pour ce qui est des différences, je pense que le communicant peut intervenir dans des processus de communication de crise mais ça reste l’exception et en tous les cas, même si on y est constamment préparé, c’est quelque chose qu’on essaye d’anticiper et d’éviter. Normalement, il doit plutôt intervenir dans le calme, dans la planification, pour construire une stratégie, pour convaincre. C’est là d’ailleurs tout l’intérêt du plan de communication. Alors que le coach intervient plutôt dans des périodes de difficultés, des crises. Le coach utilise de l’analyse transactionnelle ou des dispositifs qui relèvent de la psychologie, ce qui est moins prioritaire ou moins en lien avec le communicant.
4. A titre professionnel, j’attends d’un coach qu’il comprenne mon métier, mes enjeux, ma personnalité. Par l’empathie, j’attendrais qu’il m’aide à corriger notamment un de mes gros défauts, dans mon métier, qui est le manque de distance. Qu’il m’aide à atteindre à cet objectif car je suis stressé et je peux mettre la pression sur mes équipes ; c’est une hyperactivité qui m’empêche de dormir la nuit, par des actions tous azimuts. Je suis rattaché à un directeur très humain et qui fait très attention à ses collaborateurs. Il y a peu encore j’avais une pression tellement forte par que j’ai failli faire un burn out. Je suis actuellement coaché pour m’aider à prendre du recul, et depuis quelques semaines je remets les priorités au bon endroit.
5. Oui, il y a clairement un intérêt à se former au coaching. Pour ma part, je fais un rapprochement avec les cours que je donne à Science Po Lille, c’est pour le plaisir d’enrichir, de transmettre mon expérience mais c’est aussi être à l’écoute des demandes nouvelles. La pratique du coaching constituerait une amélioration en continu, d’être le meilleur possible au quotidien. Mais ce serait aussi un vrai « plus » au service de mon métier, ça me permettrait de mieux comprendre mes clients, mes collègues, mes équipes, car même si j’essaie d’être empathique, il me manque des outils, une certaine distance. J’ai parfois du mal à comprendre ou à me faire comprendre de mes collègues notamment du CoDir, ça me permettrait de mieux calibrer ma communication personnelle.