Directrice Stratégie coopérative, formation & RSE – Réseaux de banques coopératives – Réseau personnel – Entretien en face à face réalisé le 6 janvier 2023
1. Je m’occupe des administrateurs du réseau des Banques Populaires, mais aussi de la politique transversale RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprise) des Banques Populaires. J’ai également la charge de la stratégie de communication et des partenariats associés à ces dispositifs. Auparavant j’ai été pendant sept ans Directrice de la Communication internes des banques populaires et encore avant, sept ans en communication la Banque Populaire de Paris Rive de France. Par ailleurs, j’ai suivi un cursus de lettres et récemment j’ai obtenu un Master en Science Politique, à Science Po.
2. A mon sens, le coach professionnel relève dans une certaine mesure d’une posture, d’une notion, d’un domaine associé aux Ressources Humaines et plus généralement au management. Mais je pense aussi que, en tant que sa pratique vise à développer et renforcer les compétences relationnelles, il a aussi un lien étroit avec la communication. Pour ma part, par exemple, j’ai eu l’occasion d’accompagner des membres de Comex ou de dirigeants lors de prise de parole en public et je considère que cet accompagnement relève d’une certaine mesure du coaching. Il s’agit de permettre à l’autre de se sentir protégé mais aussi performant, en dépit de l’exposition personnelle ou des enjeux en lien avec un prise de parole. Le coach professionnel s’appuie sur des méthodes qui relève de la psychologie ou de techniques comme la PNL ou l’analyse transactionnelle pour permettre une meilleure connaissance de soi-même. Par exemple, il peut être amené à utiliser la démarche MBTI, des méthodes de codéveloppement collectif, ou encore un test dont je ne me souviens plus du nom mais qui repose sur un classement avec des couleurs
3. Je pense que les méthodes du coach et du communicant sont proches dans la relation même qu’elles sont tenues d’établir avec autrui, notre client interne en ce qui concerne la communication. En effet, il est nécessaire que le communicant ait une bonne relation de confiance avec son dirigeant. Comme je le disais tout à l’heure, c’est essentiel quand il doit faire office de coach en amont d’une prise de parole mais aussi à l’écrit. Évidemment, je ne veux pas dire qu’on est obligé d’être communicant pour être coach, mais cela peut grandement aider. La posture du coach est celle de l’écoute et de la reformulation, en cela elle est également assez proche de celle d’un enseignant. Par ailleurs, je crois que le métier de communicant évolue considérablement et, contrairement à avant où les communicants étaient un peu des gourous, des éminences grises toute puissance auprès des managers, on se doit d’être plus dans une posture de soutien. Un bon communicant est quelqu’un qui sait s’effacer pour mettre en valeur ses dirigeants, son entreprise et ses collaborateurs. C’est un profil qui devrait faire l’unanimité au seins des organisations parce qu’il est là pour faire le pont entre plusieurs fonctions et mettre de l’huile dans les rouages entre les différents métiers. En cela, par se rôle de facilitateur, de passeur en quelque sorte, je pense que le communicant se rapproche aussi du coach.
4. En premier lieu, ce qui m’intéresserait en tant que communicant, et ce qui m’aurait intéressée quand j’exerçais pleinement ces fonctions, ce serait d’être plus accompagnée sur la juste posture, pour mieux valoriser la légitimité du communicant, reconnaître sa vraie valeur ajoutée, loin de l’exécutant que l’on pense trop souvent voir en lui. J’ai trop souvent eu à souffrir d’une sollicitation trop en aval des projets, lorsque tout est déjà décidé et que l’on nous demande juste de déployer. Il me semble ainsi nécessaire de travailler sur cette posture afin de lui permettre d’intervenir, d’être associé pus en amont plutôt que lorsque tout est décidé. Cela permettrait d’avoir également plus de temps pour déployer les actions de communication au bon niveau de qualité mais aussi de charge. Il faudrait vraiment changer notre image pour bénéficier de temps de réaction plus important, en amont, alors que les managers ont pour habitude de venir trop souvent avec un projet clé en main. Oui, c’est ça, pour moi cela devrait m’aider à travailler ma posture pour être associé en amont de la réflexion.
En seconde lieu, je pense qu’il s’agit de travailler sur la mission ou la posture, la pertinence du directeur de la communication qui est là pour arbitrer l’information entre les différentes directions clients qui souhaitent toutes être mises en avant. En effet, il faut parfois expliquer à certaines directions qu’il est nécessaire de traiter de toutes les thématiques, qu’elles doivent être représentées à juste égalité. C’est parfois difficile en fonction des personnalités que l’on a en face de soi pour se faire entendre. C’est la question de l’assertivité.
Enfin, plus globalement, je ne peux faire que le constat que le communicant s’adresse à tout le monde et tout le monde s’adresse à lui, mais qu’il est bien seul dans sa fonction pour faire tout ce qu’on lui demande. Il a besoin d’un nécessaire soutien et je pense que le coaching doit lui permettre de travailler cette posture si particulière au sein de l’entreprise.
5. Je ne sais pas si les deux missions peuvent se recouvrir à 100%, termes à termes. En effet, je ne suis pas complètement sûr de cela car la posture du coach est finalement très introspective par rapport à son interlocuteur qu’il coache. Le communicant est plus dans une relation de « surface », qui met moins en jeu l’intime. Toutefois, je ne vois pas non plus une autre fonction meilleure pour endosser ce rôle au sein des entreprises. Pour autant, il n’en reste pas moins que dans le cas de l’écoute, de la reformulation, de l’empathie aussi, cela peut être très utile pour le communicant de connaître ou de recourir même aux pratiques du coaching. Ça peut l’être aussi pour d’autres fonctions comme les Ressources Humaines, ce qui au passage me semble un peu une évidence car le coach comme le RH travaille par définition sur les ressources de l’humain. Plus globalement, le coaching peut être un outil puissant au service de tous les managers dans leur management d’équipe au quotidien, pour en faire des managers coach. Le communicant a finalement une triple casquette à partager avec le coach : il est amené à accompagner des dirigeants dans des situations qui touchent à la personne en tant qu’être comme lors des prises de parole, il est un manager d’équipe mais aussi un manager transversal et donc susceptible d’être lui-même un manager coach, et enfin son cœur de métier avec l’écoute, la reformulation, la mise en avant de points majeurs est en prise directe avec les méthodes du coach.